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2,2 milliards d’euros envolés : quel avenir pour l’écologie ?

Réagissant aux coupes budgétaires actées par le gouvernement, Madeleine Gilbert, évoque un revers majeur pour les politiques environnementales.

L'annulation de 2,2 milliards d'euros de crédits sur la mission Écologie, développement et mobilité durables constitue un revers majeur pour les politiques environnementales et de développement durable en France.

Madeleine Gilbert, secrétaire nationale CFE-CGC à la transition vers un monde durable
Depuis le début du mandat présidentiel d’Emmanuel Macron, le climat a été érigé en priorité absolue, demeurant au sommet de l’agenda élyséen. Toutefois, des ajustements ont été opérés au fil du temps.Le dernier en date est la publication, le 22 février dernier, d’un décret détaillant les mesures d’économies budgétaires pour un montant total de 10 milliards d’euros dont l’annulation de 2,2 milliards d’euros de crédits sur la mission Écologie, développement et mobilité durables. De quoi susciter de vives inquiétudes quant aux répercussions sur les politiques environnementales et de développement durable en France. Cette mesure, annoncée dans un contexte budgétaire tendu, soulève des interrogations quant à la capacité du gouvernement à maintenir ses engagements en matière de transition écologique.Les crédits alloués à la mission précitée sont en effet essentiels pour financer une multitude de projets visant à protéger l’environnement, à promouvoir le développement durable et à améliorer la mobilité décarbonée grâce à des initiatives de transition énergétique, de préservation de la biodiversité, d’aménagement urbain et de promotion de modes de transport alternatifs.

L’annulation des crédits risque de compromettre de nombreux projets environnementaux déjà planifiés

 

L’annulation de ces crédits risque de compromettre la mise en œuvre de nombreux projets environnementaux déjà planifiés. Les programmes de rénovation énergétique des bâtiments (avec une coupe budgétaire de 1 milliard d’euros pour l’aide MaPrimeRenov’), les investissements dans les énergies renouvelables, les projets de préservation des espaces naturels et les initiatives visant à réduire la pollution atmosphérique pourraient tous être impactés. De plus, cette décision pourrait freiner la transition vers une économie plus verte et durable, compromettant ainsi les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre et d’adaptation aux changements climatiques.

Les conséquences de cette annulation de crédits ne se limiteront pas à la sphère environnementale. Le développement économique et social du pays pourrait également en pâtir. Les projets d’infrastructures durables, les initiatives de création d’emplois verts et les programmes de sensibilisation à l’écologie pourraient tous être affectés, entraînant ainsi un ralentissement de la transition vers une économie plus résiliente et inclusive.

 

Les pouvoirs publics doivent réaffirmer leur engagement en faveur de la transition écologique

 

Face à cette situation, il est impératif que les pouvoirs publics réaffirment leur engagement en faveur de la transition écologique et du développement durable. Il est nécessaire de trouver des solutions alternatives pour compenser la perte de financement et garantir la poursuite des projets environnementaux. Cela pourrait passer par une réaffectation des crédits provenant d’autres secteurs ou par la mobilisation de financements privés et européens.

En conclusion, l’annulation de 2,2 milliards d’euros de crédits sur la mission Écologie, développement et mobilité durables constitue un revers majeur pour les politiques environnementales et de développement durable en France. Il est urgent que des mesures concrètes soient prises pour atténuer ses effets et garantir la poursuite des actions en faveur de la transition écologique afin de préparer la France à un réchauffement climatique de 2°C en 2030, 2,7°C en 2050 et 4°C en 2100.

Dans son rapport annuel sur l’action publique en matière d’adaptation au changement climatique, rendu public le 12 mars, la Cour des comptes exhorte l’État à assumer pleinement son rôle de stratège. Elle insiste également sur la nécessité, pour ce dernier, de fournir des détails concernant l’estimation budgétaire du troisième plan national d’adaptation au changement climatique, dont la publication est prévue cet été.

Madeleine Gilbert, secrétaire nationale CFE-CGC à la transition vers un monde durable

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